Terredes hommes raconte les exploits des pilotes de lâaĂ©ropostale et des Ă©pisodes de la vie dâaviateur de Saint-ExupĂ©ry entre 1926 et 1935. Dans cet ouvrage, la trame narrative est plutĂŽt dĂ©cousue et consiste en une accumulation de multiples tableaux, qui peignent des portraits, narrent de nombreuses aventures, dĂ©crivent les paysages Les rĂ©flexions dâAntoine de Saint
Voyage au centre de la terre est un Roman de Jules Verne 1828-1905, publiĂ© Ă Paris chez Hetzel en 1864. DeuxiĂšme grand roman de la sĂ©rie des Voyages extraordinaires», Ă©voquant une descente au creux maternel de la Terre, lâĆuvre se charge dâun imaginaire aussi dĂ©lirant quâinquiĂ©tant, dont le sens symbolique apparaĂźt comme une invite irrĂ©sistible Ă lâinterprĂ©tation. RĂ©sumĂ© du roman Le 24 mai 1863, le professeur Lidenbrock, minĂ©ralogiste au Johannaeum de Hambourg, et son neveu, Axel, dĂ©couvrent un Ă©trange grimoire signĂ© dâun fameux alchimiste islandais du XVIe siĂšcle Arne Saknussemm. Ils y apprennent la possibilitĂ© dâatteindre le centre de la Terre. Ils se lancent aussitĂŽt dans la folle entreprise, au mĂ©pris de toutes les objections scientifiques quâelle soulĂšve chapitres 1-8. Les voici en Islande oĂč, en compagnie de Hans, un guide dĂ©vouĂ© et intrĂ©pide, ils sâenfoncent dans les entrailles dâun volcan Ă©teint, le Sneffels, sur les traces dâArne Saknussemm. Ils pĂ©nĂštrent alors dans un monde aussi fascinant que dangereux. Ils manquent mourir de soif, sâĂ©garent dans un labyrinthe de galeries. Mais contre toute attente, au lieu de sâĂ©lever, la tempĂ©rature des profondeurs terrestres se maintient Ă un degrĂ© parfaitement tolĂ©rable chapitres 9-29. Ils traversent des forĂȘts dâimmenses champignons, de fougĂšres et dâarbres primitifs, pleines dâextraordinaires fossiles. Ils naviguent mĂȘme sur un ocĂ©an souterrain, peuplĂ© de monstres prĂ©historiques. Une affreuse tempĂȘte les jette sur un rivage, hantĂ© par un troupeau de mastodontes gardĂ© par un gĂ©ant. La signature dâArne Saknussemm les y attendait, gravĂ©e dans le roc. Le scepticisme dâAxel en est Ă©branlĂ©, pendant que Lidenbrock se montre de plus en plus exaltĂ© chapitres 30-40. Les explorateurs doivent sâouvrir un passage Ă lâexplosif. EntraĂźnĂ©s sur un radeau dans la cheminĂ©e dâun volcan, ils sont ramenĂ©s par une Ă©ruption Ă la surface de la Terre. Ils se retrouvent ainsi, le 28 aoĂ»t, aux abords de lâĂźle Stromboli, en MĂ©diterranĂ©e, Ă plus de douze cents lieues de leur point de dĂ©part». Lidenbrock connaĂźt une gloire internationale, pendant quâAxel, mĂ»ri par lâexpĂ©rience, Ă©pouse GraĂŒben, filleule du savant chapitres 41-45. Analyse de Voyage au centre de la terre Par rapport Ă lâinspiration la plus frĂ©quente dans lâunivers de Jules Verne, Ă son didactisme habituel, le lecteur se trouve ici profondĂ©ment dĂ©paysĂ©. De fait, Voyage au centre de la Terre apparaĂźt comme un roman tournant rĂ©solument le dos Ă la rationalitĂ© scientifique. MalgrĂ© les thĂšses de Poisson et dâautres vĂ©ritables savants», Ă©voquĂ©es par Lidenbrock pour nier lâĂ©tat de fusion interne du globe terrestre, celle-ci ne fait guĂšre de doute dĂšs avant 1864. Axel lui-mĂȘme refusera jusquâau bout dâadhĂ©rer aux conceptions de son oncle. Tout en sâavouant Ă©tonnĂ© par ce quâil a vu et Ă©prouvĂ©, il affirme encore aprĂšs son aventure En dĂ©pit de ce que jâai vu, je crois et je croirai toujours Ă la chaleur centrale.» Le personnage du savant, tel que lâincarne Lidenbrock, ne fait rien pour lever cette ambiguĂŻtĂ©. Son caractĂšre est excentrique, emportĂ©. Il manifeste dans tous ses actes et dans toutes ses convictions une Ă©vidente dĂ©mesure. On est frappĂ© par sa naĂŻvetĂ©, quand il sâengage dans la quĂȘte la plus insensĂ©e sur la foi dâun manuscrit aux origines incertaines. Il fait rire jusquâĂ ses proches par ses dĂ©fauts de langue. SuprĂȘme dĂ©rision, mĂȘme la cĂ©lĂ©britĂ© que lui vaudront ses exploits se trouvera ternie par la proposition de M. Barnum âLâexhiberâ Ă un trĂšs haut prix dans les Ătats de lâUnion.» Autant de traits qui lui confĂšrent un aspect plus caricatural que crĂ©dible. Dâailleurs, il ne parvient ni Ă dĂ©chiffrer la signification du grimoire, rĂ©vĂ©lĂ©e accidentellement Ă Axel, ni Ă expliquer le dĂ©rĂšglement de la boussole, lui aussi compris par son neveu. De plus, en voulant dĂ©mentir la science moderne par lâalchimie mĂ©diĂ©vale, Lidenbrock se comporte avec une inconsĂ©quence choquante, aux yeux du scientisme positiviste du XIXe siĂšcle. Dâailleurs, quel savoir tirer dâune telle Ă©quipĂ©e? Aucune leçon de gĂ©ographie amusante, ici. Les hĂ©ros peuvent bien sâentretenir parfois de gĂ©ologie ou de palĂ©ontologie, câest toujours Ă la limite du rĂȘve que leur discours les entraĂźne. Le monde quâils dĂ©crivent reste jusque dans sa substance plus imaginaire que rĂ©el. Comment analyser avec rĂ©alisme une nature surnaturelle? Je croyais assister, remarque Axel, dans quelque planĂšte lointaine, Uranus ou Neptune, Ă des phĂ©nomĂšnes dont ma nature âterrestrielleâ nâavait pas conscience.» En fait, sâagissant de lâexploration dâun non-lieu, on doit se demander si lâailleurs visitĂ© ne reprĂ©sente pas davantage le temps quâun espace. Toute lâerrance des trois personnages paraĂźt en effet marquĂ©e dâune sorte de rĂ©trogradation gĂ©nĂ©rale. Elle leur permet ainsi de revenir aux temps prĂ©historiques, aux Ăąges primitifs. Leur voyage les entraĂźne au plus profond des strates gĂ©ologiques, aux origines obscures du Cosmos Les siĂšcles sâĂ©coulent comme des jours! Je remonte la sĂ©rie des transformations terrestres.» Cette rĂ©gression sâaccompagne mĂȘme dâun retour de lâindividu sur lui-mĂȘme, avant son existence, dâune redĂ©couverte de lâĂ©tat fĆtal. Lâimmense caverne envahie par les eaux sur lesquelles ils naviguent, matrice gigantesque dâune vie toujours renouvelĂ©e depuis lâaube des temps, en est lâimage la plus saisissante. En donnant leurs noms aux Ă©lĂ©ments de ce monde secret â Port-GraĂŒben», Ăźlot Axel» â, les hĂ©ros semblent soucieux dâenraciner leur identitĂ© au cĆur de ces tĂ©nĂšbres originelles. Ils gagnent ainsi le droit de renaĂźtre, comme paraĂźt le figurer lâĂ©ruption qui les ramĂšne au jour, accouchement symbolique par lequel ils sont rendus Ă la rĂ©alitĂ©. Lâaventure aura en fait correspondu Ă la durĂ©e dâune maturation nĂ©cessaire pour Axel, qui dĂ©crit au dĂ©but du roman son caractĂšre un peu indĂ©cis». LâĆuvre acquiert par lĂ une dimension initiatique que dâaucuns nâhĂ©siteraient pas Ă faire valoir par rapport Ă lâĂ©crivain lui-mĂȘme. Pour Mireille Gouaux-Coutrix, en transposant Ă travers la symbolique du rĂ©cit les problĂšmes de son vĂ©cu et de son art, le romancier fait lâexpĂ©rience de soi DĂ©sormais Verne, comme Axel, possĂšde lâinstrument de son Ă©quilibre et de son Ă©panouissement. Il est le dĂ©tenteur dâune science secrĂšte, non point celle de la rĂ©volution technologique, ni celle de la pierre philosophale; mais bien plutĂŽt celle des sources profondes oĂč vient sâalimenter la crĂ©ativitĂ© dont lâĂ©criture jaillit il est le maĂźtre du signifiant» Voyage au centre de la Terre» comme autoanalyse. Ă quoi servent les atlas et les dictionnaires pour nommer des choses qui nâexisteraient pas si le poĂšte ne les avait pas dites? Pourtant, les dire suffit Ă les crĂ©er. PropriĂ©tĂ© de lâĂ©crivain, le langage est sans doute plus vaste que lâunivers connu par la science. Narrateur de lâexpĂ©dition, Axel sây affirme comme le plus grand dĂ©couvreur. Câest lui, par exemple, qui trouve le poignard abandonnĂ© par Arne Saknussemm, et qui, malgrĂ© les doutes qui le tenaillent, fournit sans arrĂȘt de nouveaux motifs pour aller plus loin Un feu intĂ©rieur se ranima dans ma poitrine! Jâoubliais tout, et les dangers du voyage, et les pĂ©rils du retour. Ce quâun autre avait fait, je voulais le faire aussi, et rien de ce qui Ă©tait humain ne me paraissait impossible!» Ce feu intĂ©rieur» auquel il croit sans le rencontrer dans la nature, câest dans son cĆur quâil en voit lâĂ©vidence. DĂšs lors, la contradiction apparente entre rĂȘve et rĂ©alitĂ© peut se rĂ©soudre â Câest merveilleux!», sâexclame Axel. â Non, câest naturel», lui rĂ©pond Lidenbrock. Leur dĂ©bat nâa pas lieu dâĂȘtre si lâon suppose que lâimaginaire est un dĂ©tour nĂ©cessaire pour parvenir plus sĂ»rement au rĂ©el. Nous ne pouvons prendre pied dans lâexistence quâau terme dâun chemin passant obligatoirement par le mythe et sur lequel un pĂšre charnel ou lĂ©gendaire nous a forcĂ©ment prĂ©cĂ©dĂ©s. D. GIOVACCHINI Articles liĂ©s Ă Jules Verne Fiche sur L'Ăźle MystĂ©rieuse rĂ©sumĂ© par chapitres et analyse Fiche de lecture sur Vingt mille lieues sous les mers rĂ©sumĂ© dĂ©taillĂ© et analyse Michel Strogoff de Jules Verne rĂ©sumĂ© et analyse
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